L’amiante dans les bâtiments au Québec : un risque encore présent et à ne pas négliger

L’amiante demeure un enjeu important dans de nombreux bâtiments au Québec, en particulier ceux construits avant les années 1980. Souvent invisible à l’œil nu, ce matériau fibreux a été largement utilisé pour ses propriétés isolantes, ignifuges et acoustiques. Même si son utilisation est maintenant interdite, l’amiante fait encore partie des principales préoccupations lors d’inspections, de rénovations et de transactions immobilières.

Qu’est-ce que l’amiante?

L’amiante désigne un groupe de minéraux fibreux naturellement résistants à la chaleur, au feu et à la corrosion. Il a été intégré dans des centaines de produits de construction.
Les fibres d’amiante sont dangereuses uniquement lorsqu’elles sont libérées dans l’air et inhalées. Une fois dans les poumons, elles peuvent causer des problèmes de santé graves.

Pourquoi l’amiante est-il dangereux?

L’exposition prolongée ou répétée peut entraîner :

  • l’asbestose (fibrose pulmonaire),

  • des cancers du poumon,

  • le mésothéliome, un cancer rare mais agressif,

  • des troubles respiratoires chroniques.

L’amiante est particulièrement risqué lorsqu’il est friable, c’est-à-dire lorsqu’il s’effrite facilement et libère ses fibres dans l’air.

Où trouve-t-on l’amiante dans les maisons du Québec?

Dans les bâtiments construits avant les années 1980 (et parfois jusqu’en 1995), on peut retrouver de l’amiante dans :

  • les plâtres et enduits

  • les tuiles de plafond

  • les tuiles de plancher (vinyle 9x9 ou 12x12)

  • l’adhésif sous les revêtements de plancher

  • les panneaux de gypse plus anciens

  • les isolants de tuyaux ou de chaudières

  • certains revêtements extérieurs

  • la laine soufflée dans les greniers (vermiculite contenant de l’amiante dans certains cas)

  • les composants de fournaise et de systèmes de chauffage

Beaucoup de ces matériaux sont encore en place dans des milliers d’habitations au Québec.

Quels sont les signes possibles de l’amiante?

Visuellement, il est impossible de confirmer la présence d’amiante.
Certains indices peuvent toutefois justifier une vérification :

  • maison construite avant 1980

  • tuiles de plancher de format 9x9 pouces

  • isolant granuleux dans l’entretoit (vermiculite)

  • isolant gris sur tuyaux de chauffage

  • plafonds texturés (« popcorn ») anciens

  • plâtre épais et granuleux sur les murs

Seule une analyse en laboratoire peut confirmer sa présence.

Comment diagnostiquer l’amiante?

1. Prélèvement d’échantillons

Un professionnel peut prélever un échantillon du matériau suspect et l’envoyer en laboratoire.

2. Analyse en laboratoire (méthode PLM)

Les laboratoires reconnus utilisent la microscopie optique ou électronique pour détecter les fibres.

3. Évaluation du risque

Même si un matériau contient de l’amiante, il n’est pas nécessairement dangereux tant qu’il est en bon état et non perturbé.

L’amiante lors de rénovations

Les travaux de rénovation sont le moment le plus risqué pour l’exposition, car ils peuvent :

  • briser les matériaux

  • générer de la poussière

  • libérer des fibres dans l’air

Au Québec, les règles sont strictes :

  • tout matériau suspect doit être testé avant travaux

  • si de l’amiante est détecté, les travaux doivent être effectués par une entreprise spécialisée

  • des procédures d’encoffrement, ventilation négative, équipements de protection et élimination sécuritaire sont obligatoires

Ignorer ces mesures peut entraîner des risques de santé et de lourdes amendes.

Faut-il retirer l’amiante?

Pas nécessairement.
Trois stratégies sont possibles :

1. Laisser en place (si non friable et en bon état)

Le matériau peut être conservé s’il n’est pas abîmé.

2. Encapsuler

On recouvre le matériau (peinture, membrane, panneau) pour éviter qu’il libère des fibres.

3. Retirer

Lorsque le matériau est friable, abîmé, ou lorsque des travaux l’exigeront.

Le retrait doit toujours être réalisé par des professionnels qualifiés.

Impact dans les transactions immobilières

L’amiante influence souvent :

  • la valeur marchande

  • la négociation entre acheteurs et vendeurs

  • la planification de travaux futurs

  • la divulgation obligatoire de certains matériaux (ex. : vermiculite)

Un rapport d’inspection bien documenté aide les acheteurs à évaluer les risques et les coûts potentiels.

Un enjeu encore présent, mais gérable

Bien que l’amiante soit un matériau dangereux lorsqu’il est manipulé ou détérioré, il peut être géré de manière sécuritaire grâce à une bonne identification et des interventions appropriées. Pour les propriétaires québécois, l’essentiel est d’être informé, vigilant et de faire appel à des spécialistes lorsque nécessaire.

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